« Cette pièce est d’abord une grande histoire d’amour entre son auteur et les œuvres d’art et un manifeste efficace pour une révolution du discours sur l’art contemporain »
Françoise Monnin, rédactrice en chef du magazine ARTENSION, janvier 2022
Une création produite en 2021 par la compagnie BRUT MONTAGE
Durée du spectacle : 1h15
Mise en scène : Matthieu Welterlin
Avec : Audrey Kougoum, Sibylle Margueron, Matthieu Welterlin
création musicale : doux george
Enregistrements vocaux : Clément Guesnu et Guillaume Kurzweg
Environnement sonore : doux george et Guillaume Kurzweg
Scénographie et lumière : Matthieu Welterlin
Costumes : Emma Welterlin et Matthieu Welterlin
Régie son : Chloé George Barthod
Régie Lumières : Maxime Suaire
Avec l’aimable autorisation des éditions P.O.L et de France Culture
Avec un extrait du texte de Édouard Levé, Oeuvres, publié en 1992 aux éditions P.O.L
Avec les oeuvres des artistes Jacky Varlet, Riccardo Olerhead, Enzo Tonati, Adèle Bleue, Julie Laporte et François Cathala
Distribution
Scénographie
Le spectacle a lieu dans une salle d’exposition imaginaire avec des œuvres inventées pour servir la dramaturgie. Mais il peut aussi se tenir dans un espace d’exposition réel, intégré à la programmation, parmi les véritables œuvres exposées. C’est le cas des représentations qui se sont déroulées parmi les oeuvres de la série « Ur/ban/isme » par Valentin Fougeray et de la série « Femmes sous influence » par Louise Desnos à la Galerie Laurent Godin. La scénographie est pensée de façon modulable pour permettre au spectacle de s’adapter à différents lieux ; théâtres, musées, galeries, fondations, centres d’art, etc.
Mise en scène
Le syndrome de Stendhal est une maladie psychosomatique qui provoque des accélérations du rythme cardiaque, des pertes de notion du temps, des vertiges, des suffocations voire des hallucinations chez certains individus exposés à une surcharge d’œuvres d’art. Théorisé par la psychiatre Graziella Magherini en 1979, il est aussi appelé « le syndrome de Florence » car c’est dans cette ville, berceau de la Renaissance italienne qu’a été vécu et décrit le premier cas, par Stendhal lui-même en 1817.
« J’étais déjà dans une sorte d’extase, par l’idée d’être à Florence[…]. Absorbé dans la contemplation de la beauté sublime, je la voyais de près, je la touchais pour ainsi dire. J’étais arrivé à ce point d’émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les beaux-arts et les sentiments passionnés. »[1]
Le spectacle Le Syndrome de Stendhal explore le concept de cette maladie pour fusionner le théâtre et les arts visuels ensemble. Les spectateurs sont invités à assister à un spectacle d’art vivant mais également à une exposition d’art contemporain : la boîte noire de la salle de spectacle est aussi unwhite cube de lieu d’exposition. C’est dans cette forme hybride que la performance cherche à faire entrer en contact les discours de l’art avec les règles du plateau.
Notre rapport à l’art traduit bien plus qu’il n’y paraît . Il n’est pas seulement la manifestation de notre appréciation ou de notre rejet face à un objet : nos réactions peuvent nous trahir et parler de nous en profondeur en révélant nos endroits de pudeur, de gêne, notre peur du ridicule, nos angoisses, nos connaissances, nos ignorances, nos souvenirs, notre mélancolie, notre capacité à accueillir l’étrange, l’étranger, autrui.
La première vocation du metteur en scène n’est pas théâtrale : il s’agit de la régie d’œuvres d’art. Cette profession permet une grande observation des métiers qui gravitent autour de ce milieu : selon qu’on le fait, qu’on le transporte, qu’on l’accroche, qu’on le vende, qu’on l’achète, qu’on l’étudie, qu’on le critique ou qu’on le commente, les réactions face à l’art sont différentes mais il y a toujours un discours.
Avec ce spectacle, la compagnie BRUT MONTAGE s’interroge sur le modèle de consommation actuel de l’art et cherche à le transcender en performance théâtrale. Réagir à l’art peut-il faire de l’art ?
Matthieu Welterlin et la cie BRUT MONTAGE
[1] dans Rome, Naples et Florence, Stendhal, 1817, texte établi et annoté par Daniel Muller, préf. de Charles Maurras, Paris, éd. Champion, 1919, p.276
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